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Et si on avait tout simplement mal utilisé les moteurs de recherche ?

Un moteur de recherche, c’est censé faire une chose : trouver une information. Simple, net, sans détour. Et pourtant, depuis vingt-cinq ans, on leur demande de faire bien plus que ça.

On leur a confié des missions pour lesquelles ils n’étaient pas conçus, on les a transformés en bibliothécaires multitâches, juges de pertinence, parfois même en arbitres du vrai et du faux. Résultat ? Une expérience utilisateur souvent imparfaite, bâtie sur un mince pilier : le mot-clé.

Pourquoi le mot clé est insuffisant ?

Un mot. Parfois deux. Et soudain, des millions de résultats. Voilà le modèle qui a structuré notre rapport à l’information en ligne. Mais un mot-clé n’est pas un contexte, ni une question, et encore moins une intention. Tapez « jaguar » : fauve ou voiture ? Taper « Nikon D750 » que voulez-vous ? acheter, utiliser, réparer, vendre… impossible de savoir.

Le mot clé réduit la recherche à une devinette. Pendant deux décennies, Google, Bing et consorts ont bricolé, ajoutant filtres, algorithmes de suggestion et pubs ciblées pour financer le tout.

Moteur de recherche surchargé
Moteur de recherche surchargé

Comment les moteurs ont-ils évolué ?

Face aux besoins croissants, les moteurs de recherche ont absorbé des fonctions qui n’étaient pas les leurs. Vérifier une info de santé ? Google. Réserver un billet d’avion ? Google. Ou se trouve le magasin le plus proche ? Google. Comparer des restaurants, trouver une image, poser une question existentielle, convertir des devises… On a transformé le moteur de recherche en couteau suisse du web. Mais à force de tout vouloir faire, il fait tout… moyennement.

L’expérience utilisateur n’a jamais été vraiment repensée : on tape, on scrolle, on clique. L’interface est restée figée, figée dans une logique d’index et de liens bleus. Et si l’information n’est pas immédiatement accessible, tant pis, on reformule (souvent aussi mal), enfin, on essaie un autre terme, on se débrouille.

Maintenant, ce n’est plus à l’utilisateur de s’adapter

Avec l’arrivée des IA génératives, un basculement s’opère : pour la première fois, la recherche s’émancipe du mot-clé. On ne « cherche » plus, on questionne, on lance une tâche, on dialogue… On ne « scanne » plus des pages, on reçoit une réponse. Une révolution ? Oui, mais aussi un rappel : pendant 25 ans, nous avons toléré une recherche imparfaite, bricolée sur un indicateur bancal.

Le succès des chatbots est construit sur leur écrasante supériorité en accessibilité. Le dialogue et la compréhension du langage rendent ces outils très faciles à utiliser.

D’autant que l’utilisateur est déjà « éduqué » à l’interface du champ texte, et il a déjà eu un aperçu des contenus disponible sur le web. Il ne lui reste qu’a switcher.