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La bataille des infos produit

Les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour de meilleures infos produits et 72% se tournent vers un autre produit en cas de manquement. C’est ce qu’affiche une étude réalisée auprès de 3500 consommateurs par Akaneo (qui opportunément propose des solutions de PIM). On sait depuis longtemps que la recherche d’information influence les achats à hauteur de 60% à 80%.

L’impact d’une mauvaise info produit (source : Akaneo)

De nombreux sites web se disputent la visibilité sur ces recherches. Et le consommateur pénètre dans une jungle d’infos produits.

  • Les sites de fabricants : Ils sont les mieux informés mais publient des sites souvent décevants. Mises à jours irrégulières, ergonomie compliquée, l’utilisateur est frustré par des contenus qui reproduisent l’autosatisfaction du département Marketing.
  • Les sites de presse : Ils sont inspirants lorsqu’ils parlent d’un produit, parfois un peu trop. Leur objectivité revendiquée est sujette à caution. Ils sont financés par les gros annonceurs et les rubriques « Produit » relèvent de plus en plus de campagnes d’affiliation.
  • Les forum de discussion : Si, si ! ils existent encore. C’est même là que l’on trouve l ‘information la plus variée sous forme de nombreux débats, et au prix de maints efforts pour trier le bon grain de l’ivraie.
  • Les sites d’affiliés : Ils s’inspirent de contenus trouvés sur Internet qu’ils mélangent et reformulent en poussant l’optimisation du SEO. Ils industrialisent pour cela leur (re)production de contenu.
  • Les influenceurs (sur les réseaux sociaux) : Sous couvert de « conseils » et de « coups de coeur » ils vivent principalement de la publicité dont ils produisent les contenus. La qualité de ces contenus est très variable. Cela va de l’avis bienveillant et utile à l’escroquerie pure et simple.
  • Les blogs personnels : Des fan-boys/ girls publient sur les marques emblématiques. Ils ne sont pas objectifs mais ils sont incollables et leur communauté apporte volontiers une assistance efficace.
  • Les sites e-commerce : Il sont là pour vendre. Le contenu est un coût qui ne les intéresse que dans le sens ou il améliore le taux de conversion. Cela aboutit à des situations contrastées en fonction des univers produits et de la spécialisation des marchands.

Tous ces acteurs se retrouvent en concurrence dans Google. L’enjeu du contenu est de remonter l’entonnoir d’achat. Rencontrer le consommateur plus tôt (ou plus fréquemment) dans son parcours d’achat est un moyen de capter plus de commandes, voire de désintermédier les concurrents.

Depuis ces dernières années, ces sites internet sont de plus en plus souvent en concurrence avec Google-lui même. Le moteur publie certaines réponses directement dans ses pages de résultats et garde ses visiteurs (no-click search). Pour Google, ce mix de réponses / assistance est un moyen de lutter contre le surf Amazon first et de qualifier son audience à la Facebook.

Un exemple dans la cuisine.

Réponse Google : Peut-on pétrir du pain avec un robot KitchenAid

Un second exemple dans un autre secteur d’activité : le bricolage.

Réponse Google : Comment fixer une étagère sans percer ?

Google annonce ces jours ci une mise à jour de son algorithme sur les Product Reviews. Un nettoyage des SERP est annoncé. Pour y survivre, le moteur encourage les sites à privilégier la production de contenus détaillés, d’exemples d’utilisations, d’infos de compatibilité, ou de visuels séduisants.

Mais il n’est pas certain que Mountain View affute ses algorithmes pour envoyer plus de trafic gratuit aux producteurs de contenus.